Sciences, histoire, philosophie

Si toutes les recherches et travaux menés au sein de l’IHPST relèvent, à des titres divers, de l’histoire et de la philosophie des sciences, ceux qui s’inscrivent dans l’axe « Sciences, histoire, philosophie » on pour particularité d’interroger ou de mettre en jeu de façon explicite les rapports qu’entretiennent histoire et philosophie des sciences. À ce titre, deux thématiques principales sont à signaler :

1. « &HPS » (Integrated History and Philosophy of Science)

Depuis ses origines attestées au milieu du XIXe siècle, la philosophie des sciences a entretenu des rapports controversés avec l’histoire des sciences. De grandes écoles de philosophie des sciences ont plaidé pour une intégration de l’histoire dans la philosophie des sciences, d’autres pour une séparation nette des domaines. Les années 1970 ont été l’occasion d’un débat majeur et frontal opposant la vision « logiciste » et la vision « historiciste » de la philosophie des sciences. Si ce débat a perdu de sa virulence, c’est moins parce qu’il aurait trouvé une issue satisfaisante que parce que chaque camp s’est replié sur ses positions. La réflexion sur les rapports entre histoire et philosophie des sciences mérite d’être continuée – en tenant compte, en particulier, des différences de situation selon les sciences.

2. « HOPOS » (History of Philosophy of Science)

Histoire des sciences et philosophie des sciences se nouent de façon évidente dans l’histoire de la philosophie des sciences. En ce domaine, l’IHPST porte un grand intérêt à la pensée et aux travaux d’Auguste Comte et, plus largement, au positivisme. Le positivisme comtien a joué un rôle non seulement dans l’élaboration d’un « style français » d’histoire et de philosophie des sciences dont relèvent, à des titres divers, Abel Rey, Gaston Bachelard, Georges Canguilhem ou même, à certains égards, Michel Foucault, mais aussi dans la constitution d’une « nouvelle école » d’épistémologie historique illustrée par des travaux comme ceux, notamment, de Ian Hacking, Lorraine Daston, Hans-Jörg Rheinberger, Peter Galison. L’étude du corpus comtien n’a pas qu’un intérêt historique : elle donne des clés pour appréhender l’état présent de la pensée, particulièrement en ce qui concerne les relations entre philosophie des sciences, histoire des sciences et philosophie politique, ou les relations entre les différentes sciences et leurs méthodes.

ANR EPIQUE

Responsable : HUNEMAN Philippe