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Séminaire

EnviroBioSoc Seminar 2022-23

Oct 3, 2022

PROGRAM (Automn-Winter 2022-23)

The seminar will take place in Paris (IHPST, Conference Room, 2nd Floor, 13 rue du Four, 75006) and in Lyon (TBA).

Each session will be both in-person and online (Zoom).

 

  • Paris, October 17th, 2022, 2:30pm: Stefano CANALI (Politecnico di Milano, Italy)

Reframing the environment in data-intensive health sciences

On the basis of collaborative work with Sabina Leonelli, in this presentation I analyse the relation between the use of environmental data in contemporary health sciences and related conceptualisations and operationalisations of the notion of environment. I consider three case studies that exemplify a different selection of environmental data and mode of data integration in data-intensive epidemiology. I argue that the diversification of data sources, their increase in scale and scope, and the application of novel analytic tools have brought about three significant conceptual shifts. First, I discuss the EXPOsOMICS project, an attempt to integrate genomic and environmental data which suggests a reframing of the boundaries between external and internal environments. Second, I explore the MEDMI platform, whose efforts to combine health, environmental and climate data instantiate a reframing and expansion of environmental exposure. Third, I illustrate how extracting epidemiological insights from extensive social data collected by the CIDACS institute yields innovative attributions of causal power to environmental factors. Identifying these shifts highlights the benefits and opportunities of new environmental data, as well as the challenges that such tools bring to understanding and fostering health. It also emphasises the constraints that data selection and accessibility pose to scientific imagination, including how researchers frame key concepts in health-related research.

 

  • Paris, November 21st, 2022, 12:30pm: Xavier GUCHET (Université de Technologie de Compiègne, France)

Quel environnement pour quelle médecine personnalisée ? L’exposomique en question

Depuis une quinzaine d’années et la complétion du Human Genome Project, les tenants d’une biologie et d’une médecine postgénomiques insistent lourdement sur l’importance de l’environnement dans l’étiologie des maladies chroniques. Une formule à succès due à Ken Olden, directeur du National Institute of Environmental Health Sciences à la fin des années 1990, résume la conviction dominante : “Genes load the guns, the environment pulls the trigger” – autrement dit, des facteurs environnementaux qui restent à déterminer modulent l’expression des gènes, les mécanismes transcriptionnels, traductionnels et post-traductionnels, et, par voie de conséquence, l’activité des protéines et des enzymes dans les cellules. Un nouveau terme a été proposé au milieu des années 2000 par un épidémiologiste du cancer, Christopher Paul Wild, pour désigner l’environnement dans ce contexte de la médecine postgénomique : l’exposome (Wild 2005). L’exposome comprend « tout ce qui n’est pas génétique », l’exposomique est la science qui étudie ce “tout”. Ce concept a eu un faible retentissement dans les premières années qui ont suivi la publication de l’article de Wild, mais ce n’est plus le cas à partir du début des années 2010. Les publications se sont multipliées, des projets de recherche sur l’exposome sont généreusement financés et l’Union européenne a même lancé dans le cadre du 8ème PCRD H2020 un Human Exposome Project. Le concept a par ailleurs acquis droit de cité dans la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé français. Mon exposé examinera les relations entre l’exposomique et la médecine personnalisée. A première vue, l’exposomique et la médecine personnalisée semblent suivre des voies radicalement opposées puisque la seconde désigne d’abord, en son sens le plus restrictif, les apports de la génomique à la médecine, tandis que la première désigne justement l’étude de tout ce que la génomique occulte. Wild explique ainsi sans ambiguïté que l’exposomique doit être envisagée dans une perspective de politique publique de santé, et non dans une perspective de médecine personnalisée. Or, les choses changent assez rapidement dès la fin des années 2000 (Rappaport et al 2010). Quelles ont été les raisons de ce rapprochement entre médecine personnalisée et exposomique ? J’examinerai dans un second temps de mon exposé les limites de ce rapprochement, et surtout les malentendus auxquels il a pu donner lieu.

 

  • Lyon, December 14th, 2022, 10am: Luca CHIAPPERINO (Université de Lausanne, Switzerland)

Université Jean Moulin Lyon 3, Salle FALLETI, 15 quai Claude Bernard

L’épigénétique et ses outils : mirages postgénomiques de la complexité biosociale du vivant
 
Dans cet article, je présente un travail de terrain de cinq ans qui documente comment les chercheurs négocient les incertitudes, les contraintes et les tensions de ce qu’on appelle l’ère postgénomique. Comment tentent-iels de produire une représentation du vivant dynamique, non centrée sur les gènes et intégrée à l’environnement ? Avec quelles opportunités et quels défis posés par les infrastructures de recherche génomique qu’iels utilisent ? Je suggère que la complexification des systèmes expérimentaux des sciences de la vie offre un point d’entrée prolifique sur l’application par les scientifiques de l’exigence postgénomique de relier de grands volumes de données, d’aligner des objectifs de recherche divergents (par exemple, mécaniste, prédictif, populationnel), ainsi que d’intégrer des types de données hétérogènes (des scores de statut socio-économique, aux codes postaux et aux analyses fonctionnelles de l’expression des gènes). L’étude de ces processus de complexification, j’en conclus, pourrait promouvoir une documentation des conditions matérielles de possibilité de la postgénomique et dépasser les distinctions oppositionnelles et disciplinaires entre des ontologies thick or thin des déterminants biosociaux de la santé.

Paris, January 16th, 2022, 2:30pm: Robert BAROUKI (Inserm, Université Paris Cité, France) & Paolo VINEIS (Imperial College London, UK)