Soutenance de thèse

Résumé : Face à une crise écologique de plus en plus alarmante, les scientifiques alertent et proposent des rapports pour cadrer les politiques environnementales. Le développement durable, proposé dès les années 90 comme projet politique pour trouver un compromis entre environnement et impératif de croissance économique, n'a pas su impulser les changements nécessaires pour enrayer la crise écologique. Ce doctorat vise à alimenter les débats contemporains sur l'arrangement politique par lequel une solution à cette crise écologique pourrait être trouvée. Pour ce faire, j'adopte une démarche philosophique  renversée  dans laquelle j'analyse deux appareillages scientifiques pour en déduire des propositions éthiques, que je combine ultimement un arrangement politique. D'une part, je propose une généralisation de l'économie néoclassique conduisant à un utilitarisme bio-économique ouvert à une valorisation non-instrumentale du vivant. D'autre part, je propose une éthique de la viabilité portée par des socioécosystèmes et alimentée par les travaux en sciences de l'environnement structurés autour du concept de limites planétaires. Ces deux éthiques environnementales témoignent de deux perspectives différentes sur la manière dont peuvent s'articuler sciences et éthique dans la production scientifique mobilisée dans les réponses politiques apportées à la crise écologique. De leur articulation, je propose un écolibéralisme pratique qui permet de réécrire le pacte libéral scellé à l'âge moderne entre l'idéal de liberté, l'exigence d'une croissance économique et le vivant. Cette réforme ne peut toutefois avoir lieu qu'à la condition de dépasser le plan technique et le fait scientifique pour penser les réflexions actuelles entre la sphère politique et l'écologie et de convoquer le registre de l'éthique environnementale et la société civile.