Jean MOSCONI

Professeur émérite, université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Né en 1942 à Besançon, ancien élève de l’ENS Ulm, Agrégé de Philosophie, Jean Mosconi est docteur d’État en Philosophie. Après un temps d’enseignement secondaire, sa carrière universitaire s’est déroulée à Paris 1, où il a contribué, à la suite de Roger Martin et de Jacques Bouveresse, à l’organisation et au fonctionnement du cursus de logique. Ses travaux sont consacrés à l’histoire et à la philosophie des sciences formelles, considérées principalement dans leurs développements au XXe siècle.

L’activité de recherche de Jean Mosconi procède d’une double conviction. D’une part, pensant que la philosophie s’instruit d’une réflexion sur les grands concepts et résultats de la logique moderne et les recherches sur les fondements des mathématiques, il juge que celle-ci doit viser à se conformer aux normes élevées de rigueur argumentative instituées par les œuvres des logiciens majeurs, de Frege et Russell à Gödel, Carnap, Quine et au-delà. D’autre part, à l’exemple d’une tradition philosophique française dans laquelle il a été formé, il estime que cette réflexion est enrichie par l’étude de l’histoire des disciplines concernées, et que par delà l’essai de reconstitution des conceptions anciennes, il y a un véritable éclaircissement conceptuel réciproque des textes du passé et des problèmes scientifiques et philosophiques contemporains.

Après avoir entrepris, dans sa thèse de doctorat, une investigation approfondie de la constitution de la théorie des automates et des liens entre le développement de la logique et les origines de l’informatique théorique, Jean Mosconi a poursuivi par des travaux concernant encore, pour la plupart, la théorie de la calculabilité : son histoire, les problèmes philosophiques de sa conceptualisation (la thèse de Church), ses implications philosophiques dans nos conceptions des machines et de la pensée. Il a également participé à divers travaux collectifs d’étude, de traduction et de présentation de textes, réalisés à l’IHPST. Ses travaux les plus récents concernent surtout la philosophie des mathématiques au XXe siècle, notamment le structuralisme contemporain.